Mes applis de rencontres sont devenues un outil privilegie pour proposer et trouver des relations sexuelles remunerees.

Mes applis de rencontres sont devenues un outil privilegie pour proposer et trouver des relations sexuelles remunerees.

Temps de lecture: 7 min

«Je recherche aussi bien une relation serieuse que du fun, ou meme une relation simplement tarifee», lance Watson, 62 ans, dans une discussion sur l’application de rencontres Tinder.

Pour une jeune femme d’une vingtaine d’annees, le phenomene n’est pas rare. Il faut juste swiper concernant la droite une dizaine de profils d’hommes plus ages, afin que vingt minutes plus tard, on lui propose d’la remunerer contre une relation sexuelle.

Cette fonctionnel reste interdite en France; depuis 2016, la loi punit d’une amende de 1.500 euros «le fera de solliciter, d’accepter ou d’offrir des relations de constitution sexuelle de la personne qui se livre a Notre prostitution».

Contournement des limites d’age

Moins visible que dans la rue, la prostitution sur internet prolifere. Devoile le 4 juin, un ratio en Fondation Scelles, une association de lutte contre la prostitution, la qualifie de «fleau en pleine expansion».

C’est sur Grindr, une application de rencontres http://besthookupwebsites.org/fr/flingster-review gays, que Venus, 21 ans, a commence a se prostituer: «Un jour, un type m’a envoye par message le sigle euro sur Grinder, c’est tel ca que j’ai commence a me prostituer.»

L’actrice transgenre a aussi propose ses services sur Tinder et bosse desormais sur un blog d’escorts. Militante au Syndicat du article sexuel (Strass), elle participe a toutes les actions de l’organisation, qui souhaite que la prostitution soit reconnue comme une action a part entiere.

«Je dois avoir vingt-sept adresses mails plusieurs. Il suffit de recreer un nouveau compte.»

A son debut au metier, Venus avait 16 ans. Il convient normalement etre majeur·e pour pouvoir choisir une appli de rencontres, mais la regle peut etre contournee en changeant le annee de naissance.

Arthur Melon, membre de l’association Agir contre la prostitution des bambins, confirme que des mineur·es seront contacte·es par des inconnus via des applications Afin de des relations tarifees –une methode qui les amene d’apres lui a relativiser la relation: «Les victimes parlent plutot d’escorting, d’activite, mais aucune prostitution. Parce qu’elles se disent qu’elles ne sont pas sur le trottoir, ou parce que la fiche est trop dure a porter.»

Sanction peu probable

Au reglement de Tinder, une section intitulee «Prostitution et trafic» prevoit qu’«il est formellement interdit de promouvoir ou d’encourager des prestations sexuels payants, du trafic d’etres humains ou d’autres actes sexuels non consentants [sic]. Si vous le faites, la compte est banni de Tinder».

Une sanction facilement dejouee avec Venus, dont le compte fut supprime a diverses reprises: «Je dois avoir vingt-sept adresses mails plusieurs, ironise-t-elle. Il suffit de recreer 1 nouveau compte.»

Pour empi?cher le bannissement, elle precise que celui-ci ne faut surtout nullement indiquer dans sa description qu’on souhaite etre remunere·e, «ni mettre votre emoji euro, carte bancaire ou tout et cela evoque de l’argent».

Notre Fondation Scelles deplore que nos applications comme Tinder ou Grindr –qui n’ont jamais donne suite a les questions– ne cherchent nullement reellement a lutter contre la prostitution et preferent rester au sein d’ un «deni de connaissance»: «Si Tinder supprime des comptes, c’est qu’ils savent que la plateforme reste utilisee a d’autres fins. Le souci, c’est que ca coute de l’argent concernant mettre des revenus luttant rapidement contre ces derives.»

Aussi, on repere rapidement via Tinder des profils de jeunes femmes dont la description propose le sigle euro, voire la mention: «Je suis une travailleuse du sexe.»

Joy* n’a pas souhaite temoigner, mais elle explique que le profil n’a jamais ete supprime et ajoute qu’il y a plusieurs codes Afin de montrer qu’on souhaite se faire remunerer –«mettre des roses en photo, par exemple».

L’application de rencontres pourrait-elle etre penalement sanctionnee Afin de proxenetisme? Mal de chances que i§a arrive, pointe Denis Ponton, ancien patron d’une brigade des m?urs de Strasbourg: «A mon avis, s’il y avait une instruction, il y aurait 1 non-lieu. Mettre les moyens a disposition d’une prostitution, c’est du proxenetisme. Il faudrait i?tre capable de etablir que Tinder et Grinder sont au frequent que un application sert d’usage pour la prostitution. C’est tres complique.»

Sentiment d’anonymat

Tom* s’est lui aussi prostitue en passant par Grindr, mais a la difference de Venus, il ne se revendique nullement travailleur du sexe. «Je sais nullement si on peut dire que j’ai commence a me prostituer, relativise-t-il. Regulierement, si je ne repondais gui?re a un mec concernant Grindr, il me disait: “Je paye.” J’ai du le faire cinq fois, c’est de l’argent super facile.»

Le jeune homme de 25 annees raconte qu’il a percu i§a tel une opportunite pour «sortir une deche». Grindr lui a fait sauter le gui?re; sans l’application, il ne se pourrait i?tre jamais prostitue, il l’assure «a 2.000%».

Le ami Pierre* a egalement fera ses premieres passes apres une proposition dans une application de rencontres ordinaire, avant de coder votre profil sur un site dedie a l’escorting.

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