Tinder, Meetic, Bumble: Tout ce que vous pensiez connaitre sur l’amour 2.0 est faux!

Tinder, Meetic, Bumble: Tout ce que vous pensiez connaitre sur l’amour 2.0 est faux!

Les applis de rencontre auraient tue le romantisme, seraient envahies par nos hommes et leurs algorithmes savants constitueraient la panacee Afin de trouver The One. C’est du moins ce qu’on nous raconte avec des annees. Car l’ensemble de ces histoires autour du dating online tiennent surtout de la mythologie, avance la sociologue Marie Bergstrom, dans «Les nouvelles lois de l’amour» (Ed. J’ai Decouverte).

«Il y a davantage d’hommes que de jeunes filles i  propos des services de rencontre.» Completement faux!

«Les applis de drague ont casse les codes entre des genres.» FAUX! En fait, elles des renforcent.

Marie Bergstrom: sur internet, il y a souvent votre sentiment qu’on peut etre qui on veut, qu’on pourra s’affranchir des attentes sociales et des roles sexues. Or, sur ces sites, nos codes lies a toutes les genres paraissent toujours bien presents, avec la reproduction online de la double norme d’la reserve feminine et de l’initiative masculine. En depit de l’apparente liberte offerte via la toile, ces dames ont tendance a etre plus attentistes, etant entendu que c’est aux hommes de briser la glace.

Toutefois, en plus de reproduire cette repartition classique des roles, le web va nos exacerber. Hors ligne, durant une soiree chez des amis, ou dans un bar, il n’est pas forcement tres aise de determiner qui possi?de fait le premier nullement. Ils font Indeniablement pu y avoir des regards, de discretes allusions, des gestes qui traduisent une attirance, une attention, avant qu’on ait pu verbaliser son interet. En revanche, i  propos des applis de dating, il faut initier un premier contact pertinent, concret concernant avoir une chance de creer 1 lien. Or, on sous-entend souvent que votre demarche revient a l’homme.

«Il ne s’agit jamais seulement d’une convention decoulant des habitudes, et d’une mesure de precaution Afin de les femmes. Celles-ci peuvent ainsi conserver une marge de controle, ne point donner l’impression d’etre trop actives, ainsi, ne pas etre empechees de dire non si besoin. Faire le premier jamais peut mener a etre percues comme inconditionnellement disponibles.»

«Pour reussir a faire matcher des individus, les applis de rencontre s’appuient sur des outils et des savoirs valides avec les experts.» Manque tant que ca.

MB: La plupart des concepteurs des applis le reconnaissent, ils n’ont pas de connaissances particulieres en matiere de relation amoureuse ou de sexualite. En depit des discours marketing, il n’y a nullement d’expertise reelle. On peut deja signaler que la plupart des concepteurs et des responsables de sites de rencontre sont des hommes. Cette situation reste due au fait que les formations conduisant aux metiers de l’informatique ont des effectifs a 80% masculins.

Ils mettent donc leur marque, inconsciemment, sur le service qu’ils developpent, avec une conception de l’amour i  nouveau largement teintee du avis heterosexuel masculin. Et puisque le mimetisme est vraiment entre les sites de rencontre – ceux-ci se copiant bon nombre entre eux a defaut d’expertise averee a suivre –, cette vision de la relation amoureuse ou sexuelle va impregner la quasi-totalite du paysage du dating online.

«Des au cours, une forme d’incertitude se cree via la nature en demande des usagers, principalement concernant ce que veulent ces dames. Elles paraissent percues comme une population compliquee. Pour un amener sexualite, les sites vont etre prudents et pudiques, croyant qu’une evocation trop crue ou directe pourrait les choquer.»

«Il y a davantage d’hommes que de jeunes filles sur les services de rencontre.» Faux!

MB: Les hommes seront souvent convaincus d’etre en surnombre avec rapport a toutes les femmes et donc d’etre mis dans une position de concurrence feroce. Or, il y a autant d’utilisateurs feminins que masculins. Cette croyance decoule en general d’une lecture tres homme hetero d’une mecanique amoureuse, partagee par les concepteurs des applis, laissant entendre que les femmes sont moins interessees par les rencontres sur internet, par le flirt, ou par des idylles d’une nuit.

Il pourrait etre ainsi necessaire de les inciter a s’inscrire, Prenons un exemple en instaurant la gratuite de l’inscription Afin de les femmes. On croit que les hommes doivent payer parce qu’ils sont trop nombreux? C’est parce qu’on est persuade qu’eux seuls seront prets a debourser quelque chose concernant approcher quelqu’un sur internet…

«Les applis de rencontre ont tue l’amour romantique.» Erreur.

MB: Les services de rencontre se situent aujourd’hui dans le top 5 des lieux ou se forment nos couples. Ils participent ainsi activement a la formation de duos durables. On ne pourra cependant nier que la democratisation des applis de drague s’est accompagnee d’une hausse du nombre de rencontres ephemeres. Toutefois, une telle augmentation n’est pas la consequence de m?urs qui seraient devenues plus debridees, plus consumeristes, plus hedonistes a cause d’internet.

En fait, ces services permettront surtout de concretiser des envies qui, auparavant, existaient mais ne pouvaient se realiser. Il est juste plus facile de s’engager facilement dans des relations via ces sites et de s’en desengager, car des personnes qu’on rencontre se trouvent en dehors de nos cercles de sociabilite habituels. On peut ainsi avoir des relations d’un apri?m, ainsi, les multiplier, sans attirer les regards, sans etre juge. Cela s’agit frequemment de personnes qu’on ne reverra gui?re et que nos cercles de sociabilite habituels ne croiseront pas. Ce paraissent des histoires qui ne risquent pas de faire des histoires.

Cette discretion, d’ailleurs, profite surtout aux jeunes femmes, qui seraient, en temps normal, taxees de filles faciles. En ce qui, les applis de dating seront similaires aux lieux de vacances, eux aussi en dehors du contexte de tous les jours. C’est donc la configuration, cette privatisation du cadre d’la retrouve, qui favorise la relation ephemere, qu’elle soit anticipee ou non. Cela n’existe aucune sexualite 2.0. Les m?urs, les valeurs, n’ont nullement ete transformees par les applis de drague.

«L’image reste plus consequente que l’ecrit.» Toujours pas.

MB: Certes, l’image a acquis une plus grande importance qu’auparavant, car le fonctionnement des applis est reellement axe sur l’aspect visuel. Toutefois, ce qui n’a nullement amoindri le caractere essentiel de l’ecrit. Malgre les «matches», qui peuvent debuter avec une attirance physique d’apres photo, tout commence vraiment par un message.

«Et le texte a votre role determinant. Entrent Dans les faits en compte nombre de considerations et de jugement sociaux. Notre vocabulaire, le ton, l’orthographe, le type, fonctionneront tel autant de repoussoirs ou d’atouts de seduction. Cela ne va falloir pas negliger le fait que nos plus jeunes utilisent essentiellement leur telephone pour s’ecrire.»

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