Notre bien-nommee apparait comme un dos de baleine bleue, ou le vif des pres grifferait le vert des pins
Notre Palais : un port un village a toutes les allures de grande metropole, avec ses encombrements, ses sens interdits et ses maisons a etages. Au pied d’un petit immeuble qui se cherche 1 cousinage meridional sous l’ocre de son crepi et le marron soutenu des persiennes a lamelles, le loueur de velos peine a satisfaire la exige. Complexe de se sentir seul i propos des quais de Palais, au c?ur des escouades d’estivants bigarres, a toutes les fragrances d’huile solaire.
Maraichage, moutons et chevres
Neanmoins, quelques coups de jarret apri?s, la campagne s’ouvre. Les plages paraissent a deux minutes, le bois Trochu aussi. De part et d’autre du chemin cycliste qui double nos voies principales, nos paysans bellilois vaquent a leurs occupations agricoles. Mes serres du maraicher voisinent avec le pacage des moutons. Ici, un troupeau de chevres, la-bas, le ‘pataclop’ tout d’un solide cheval de trait breton qui conjugue vigueur et douceur Afin de enlever par l’horizon une caleche de vacanciers.
Notre plateau, piquete de petites maisons blanches, s’etire par la pointe des Poulains. De temps libre a autre, il va falloir reappuyer sur les pedales pour s’extraire de l’un des nombreux vallons qui ramenent vers l’ocean le surplus des precipitations.
Prunelliers inextricables, sureaux encapuchonnes d’ombrelles fleuries et odorantes, touffes de bruyeres, genets en taches eclatantes occupent nos coteaux et le fond des vallons ou, des fois, se profile la silhouette de hautes ruches bourdonnantes.
Une ile convoitee
Telle se presente Belle-Ile en premiers kilometres et puis, soudain, sans qu’on ait eu moyen de s’y preparer, le spectacle en mer eclate. Plusieurs rochers dechiquetes ourles de houle blanche, de grandes plages de sable blond qu’en vain des rouleaux franges de lumiere tentent de digerer, des sentiers cotiers bordes d’armerias, des pins solidaires ou gregaires suivant les caprices du vent, dressent le tableau eternel une perle des iles bretonnes.
Belle-Ile reste une seductrice qui ne menage jamais ses effets Afin de entrainer le visiteur dans ses rets. Depuis des siecles, l’ile reste convoitee.
Un relais maritime des l’Antiquite
Des l’Antiquite, elle est 1 relais sur les routes maritimes qui menent d’la peninsule iberique aux ports de l’Iroise et, au-dela, a ceux des iles britanniques. Des armees se battent Afin de s’en assurer la maitrise, car celle-ci occupe une place strategique non loin de l’estuaire de la Loire.
Des moines de Redon ou de Quimperle installent un monastere a l’endroit-meme ou s’eleve Actuellement la citadelle. Le lieu est rapidement fortifiable, entoure d’eau de deux cotes. Lorsque la puissance des princes de Gondy s’etablit, toute l’ile un est soumise. Puis, votre va i?tre le surintendant Foucquet, dont la gloire et les reves d’espace forte inexpugnable finissent via faire de l’ombre au roi de France. Louis XIV reprend des choses pose i ci?te et confie a Vauban le soin de construire autour de l’ile des forts et des bastions.
A une telle epoque, l’interet de l’ile n’est nullement seulement militaire. Belle-Ile joue egalement un role important pour l’avitaillement des navires.
L’ile est degoi»tee grace a ses nombreuses sources. Alors qu’a Lorient les navires de guerre ont de la peine a s’approvisionner Afin de leurs voyages au long file, a Belle-Ile ils trouvent toute l’eau qu’ils souhaitent, surtout depuis qu’une citerne fut amenagee via la cote nord, a l’est de Palais. L’endroit existe toujours et est connu sous le nom ‘d’aiguade de Vauban’. C’est un lieu insolite, au sommet d’une falaise, qu’on peut visiter et d’ou l’on peut bien imaginer l’amarrage des vaisseaux une Compagnie des Indes, dans la baie en contrebas.
Nos amis Acadiens.
Au milieu du XVIIIe siecle intervient 1 episode qui va modifier durablement le quotidien de l’ile. Chasses via les Anglais, plusieurs centaines d’Acadiens du Canada, victimes du ‘Grand Derangement’, arrivent dans l’ile et y font souche. A partir de 1766, ils construisent des maisons toutes semblables qui marquent le bati insulaire. Aujourd’hui, on estime datingmentor.org/fr/bbwdatefinder-review/ que pres de la moitie des 4.700 habitants permanents de l’ile ont du sang acadien en veines.
Les Acadiens paraissent en partie restes dans l’ile. Ce ne pantalon que tres rarement le cas des visiteurs accueillis les annees suivantes. Belle-Ile devient, en effet, un penitencier ou les ‘pensionnaires’ paraissent le plus souvent des detenus politiques. Parmi nos plus celebres figurent Toussaint Louverture : le heros de l’independance d’Haiti y sejourne au bien debut du XIXe siecle. De meme que des revolutionnaires de 1848, Auguste Blanqui et Albert Barbes. Pendant la guerre 1914-1918, c’est le tour du marechal allemand Von Bullow.
D’une maniere generale, le penitencier de Belle-Ile reste considere tel ayant des conditions de detention plutot douces concernant l’epoque. Il constitue une solution a la deportation a Cayenne Afin de les detenus, surtout militaires, qui ont commis des faits juges moins graves. Il n’en est pas moins que l’aspiration normale d’un detenu est de s’evader.
Notre chronique locale raconte que c’est ce qu’essayerent de faire deux condamnes, sous le Premier Empire. Ils avaient achete la complicite d’un pecheur qui les attendait a bord de le bateau, au pied de la falaise. Cela fallait descendre l’a-pic a l’aide de cordes. Ce que le premier evade tenta de faire mais la corde se rompit et l’homme vint s’ecraser i propos des rochers. Voyant i§a, le second candidat a la ‘belle’ prefera se rendre et regagner sa cellule.
La securite qu’offre une prison en mer se retrouve en general au choix de Belle-Ile Afin de l’assignation a residence, a J’ai fin des annees 1950, d’un leader independantiste algerien, Messali Hadj, dont les insulaires conservent i nouveau le souvenir. Rassurez-vous, l’hospitalite belliloise dispose d’autres manieres de s’exercer. Elle declenche Du Reste sur des voyageurs du XIXe siecle