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H lettres pour un enthousiasme vrai. C’etait en 1998, ainsi, J’ai France celebrait la victoire en Coupe du monde des Bleus en claironnant le refrain du « BBB », le triomphe d’une generation Black-Blanc-Beur. « Un mythe », conclut-on des annees plus tard, en constatant que l’integration a la francaise ne se resumait evidemment jamais a l’image que refletait le miroir deformant de son equipe de France de football.
Dix annees prochainement, votre nouvelle championnat de l’univers en France, clairement mois mediatique, pourrait malgre tout offrir Une analyse similaire : le Mondial de handball feminin, qui se termine votre week-end au palais omnisports Paris-Bercy (1). L’equipe de France apporte aussi pour l’evenement 1 semillant visage multiculturel. Mariama Signate, Maakan Tounkara, Siraba Dembele, Nina Kanto, une agreable proportion une selection tricolore parai®t chanter aussi l’integration de talents d’ailleurs ou des cites. Fausse perspective, a nouveau ? De froides statistiques presentent sur la commode feminine dans les quartiers sensibles une nouvelle realite.
Alors que le sport feminin augmente sans cesse ses effectifs, tout juste 5 a 10 % des meufs issues des zones urbaines sensibles (ZUS) osent pousser la a des salles de sport. Mes raisons de ce desengagement progressif sont multiples et plus ou moins marquees suivant les quartiers. Le cout de l’acces au sport n’en est nullement une des moindres. « au sein des familles a faibles revenus, pres des trois quarts des meufs n’ont gui?re acces au sport, contre le cinquieme juste des garcons », observe Gianni Cappai, inspecteur jeunesse et sports de la direction departementale des Yvelines, a partir d’une enquete realisee l’an soir au sein des communes de Trappes, de Mantes- la-Jolie et des Mureaux.
Le sujet d’la proximite des equipements et des creneaux horaires reste aussi importante.
Les parents hesitent plus souvent a laisser nos meufs rentrer seules des seances d’entrainement trop lointaines. D’autres elements plus culturels s’ajoutent a ces limitations. Sont pointes le role des grands freres, le fondamentalisme religieux qui tolere mal la mixite, ou bien juste nos tensions existant entre garcons et meufs, ces dernieres preferant se garder des quolibets « virils ». La question de l’encadrement feminin et du machisme inherent au milieu sportif interroge aussi des institutions et les clubs.
Pour lutter contre le phenomene, nombre de federations, de clubs, d’associations s’engagent via le terrain. En toute premiere ligne, surtout, les sports de combat et les sports collectifs. Mes sports individuels exigent plus souvent un investissement (en argent et en temps) que nos parents peuvent rarement se permettre. « Notre handball, le basket, le football arrivent en tete des sports nos plus souhaites, note Gianni Cappai. A Mantes-la-Jolie, comme, nous avons de nombreuses demandes concernant le football en salle. Le probleme reste aussi le manque de disponibilite, ainsi, claque que les clubs de football ne sont toujours pas vraiment habitues a travailler avec les filles. »
Ces freins, Elsa Bonal les connait avec c?ur. Cette sociologue, presidente de l’association Atic (Actions pour des territoires d’intelligence collective), participe depuis deux annees au projet Femina Sport visant a faciliter l’acces au sport des jeunes filles des quartiers difficiles de Marseille. « vous devez saisir que, dans un contexte de precarite extreme et de tensions sociales permanentes, le sport n’est pas une priorite, souligne-t-elle. Ensuite, si les bonnes volontes paraissent reelles, elles se heurtent malheureusement souvent a la difficulte de travailler ensemble, chefs d’entreprise des clubs sportifs, des associations, des centres sociaux. Degager un guide de bonnes pratiques a appliquer partout me semble impossible. Cela s’agit plutot d’essayer de s’adapter a des problematiques tres variables en fonction des quartiers et des intervenants proposees. »
Ce defi, Evelyne Beccia le releve depuis dix-sept ans a Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon. Presidente de la Ligue lyonnaise de handball, conseillere municipale chargee des sports et presidente du club ASU Lyon-Vaulx-en-Velin, elle s’est appliquee a allier l’integralite des partenaires locaux a le projet d’integration des gamines des cites par le handball. Une strategie tous azimuts, en limitation du prix des licences a 25 € grace a une aide du conseil regional a une mobilisation d’une filiere scolaire de l’ecole primaire au lycee.
A l’ecole, ce seront des moment d’etudes reserves au handball de 16 h 30 a 17 h 30, puis l’Union sportive de l’enseignement du premier degre (Usep) le mercredi, et des tournois le week-end. Ensuite, des horaires sont amenages pour la pratique dans 11 classes de college, ainsi, J’ai collaboration se poursuit au lycee. Entre 18 et 22 annees, les meilleures peuvent ensuite integrer le centre de formation du club. Mes meufs participent comme joueuses, mais se forment aussi a l’encadrement. Le club compte pourquoi pas 6 jeunes arbitres cette annee. « tous votre reseau fut long a mettre en place, mais Cela reste essentiel a le succi?s, explique Evelyne Brescia. Les jeunes sont vraiment au centre du dispositif avec un discours commun de l’integralite des intervenants. Une activite recompense en juillet soir, avec une de nos filles, du quartier du Mas-du-Taureau, qui est devenue championne d’Europe avec l’equipe de France jeunes. »
L’experience souligne en tout cas l’importance de l’implication de l’ecole. Un levier sans doute a plus exploiter pour des clubs. « Notre enquete revele un tracas flagrant de passerelles entre individu scolaire et un chacun sportif, remarque Gianni Cappai au sein des Yvelines. Nous allons donc mettre en place, dans le cadre de l’accompagnement periscolaire preconise par le ministere de l’education nationale, des actions avec des clubs, des associations et des colleges Afin de favoriser les echanges. Car il apparait que l’integration reste facilitee si les filles commencent une pratique tot. » Certitude : la exige chez les jeunes meufs au sein des cites est bien reelle. Comme les frustrations qui s’accumulent.