LE PLUS. Gerard, 62 annees et retraite de l’Education nationale, est un “gosse de l’Assistance”. De sa petite enfance, il retient le visage d’une mere aimante qui n’est pas la sienne, mais qu’on lui soustrait du jour au lendemain concernant le placer dans un autre foyer. Toute sa life, il a cherche a connaitre ses origines, mais ce n’est qu’en 1994, avec le plus grand des hasards, qu’il decouvre Notre verite : c’est le fils de Jacques Fesch, assassin et condamne a fond. Il raconte son incroyable histoire dans “gamin d’assassin, gamin de Saint”.
Edite et parraine avec louise-auvitu
Jacques Fesch, 27 annees, gamin de banquier, fut condamne puis guillotine le 1 octobre 1957. (STF/AFP)
Ce temoignage, initialement publie le 11 mai 2017, a ete mis a jour dans le cadre d’la retrospective estivale de la redaction du Plus.
Faire mes premiers souvenirs remontent a 1960. J’ai cinq ans et demi et je vis aupres d’une femme que j’appelle Maman Sophie. J’ai deja compris qu’elle n’est nullement ma veritable maman, que je ne suis jamais un garcon comme les autres. Neanmoins, qu’importe, elle s’occupe beaucoup de moi, elle m’aime, c’est bien et cela compte si l’on reste un enfant.
C’est 1 jour d’avril 1960. C’est 14 heures, je joue avec mes petites voitures en metal colore, quand j’entends une portiere de voiture claquer. Par la fenetre, j’apercois une dame descendre du automobile. Je l’ai deja vue, ainsi, je ne l’aime pas. Elle sonne, Maman Marie Notre fait entrer, elles echangent des mots. Je tombe sur le visage de Maman Marie se fermer. J’ai nouvelle venue s’approche de moi et me devoile :
“Gerard, viens avec moi. On va faire un tour.”
Inquiet, J’me rue vers mes jouets Afin de les recuperer. Elle me stoppe dans mon elan et me dit que cela ne sert a rien puisque nous allons repasser. Je sais qu’elle me ment mais je la suis. Ensemble, nous partons et je comprends que je ne reviendrai pas chez Maman Marie.
J’ai 10 ans quand je change de nom
On m’a arrache a la tante. Au bout de quelque temps libre, J’me retrouve dans une autre famille au Creusot. Moi, je n’ai qu’une seule obsession revenir i la maison, mais rien ne se passe et je comprends que je resterai aupres en famille David.
Ceux qui m’accueillent paraissent divers. Ici, je ne suis nullement le seul enfant de l’Assistance. Nous sommes trois, et puis des deux filles biologiques du couple David. Des specialistes ne nous temoignent aucune affection. J’apprendrai prochainement qu’ils ont tente de se separer de moi, car je ne suis jamais un petit garcon enfantin.
Mes annees passent, j’ai dix annees et un apres-midi la dame de l’assistance revient me rendre visite. A voix basse, elle me declare :
“Tu vas remplacer de nom, Gerard. Desormais, Afin de l’etat-civil, tu ne t’appelleras plus Troniou, mais Droniou.”
Je lui demande pourquoi et elle se contente de me dire que mon nom de famille a ete mal ecrit, qu’il y a premonitoire et qu’il faut la rectifier. Je trouve ca etrange. Je lui demande “Ou est Marie ?” et, pour la toute premiere fois, je l’interroge sur faire mes parents biologiques. Elle me repond qu’elle n’a aucune information a votre theme.
Dans mon dossier, j’entrapercois un prenom : Therese
Deux annees apri?s, j’suis convoque dans le travail. Elle s’absente deux minutes, j’entrapercois mon dossier concernant son travail et je decide d’y jeter un coup d’?il. J’y trouve une seule chose, un prenom : Therese.
A 17 annees, ma famille d’accueil, en concertation avec l’Assistance publique, decide que je serai typographe sans me demander mon avis. J’suis donc envoye a Paris ou je dois commencer une nouvelle ecole, j’y est 1 jour. Notre typographie, votre n’est gui?re me concernant. Moi, j’aime Notre musique et J’me debrouille bien. Je ne sais pas d’ou me vient cette passion, mais j’habite fascine par la trompette.
Je retourne au Creusot Afin de integrer un orchestre https://datingmentor.org/fr/rencontres-desactivees/ de bal, les Aventuriers. En 1972, je decide de quitter ma famille d’accueil pour rejoindre definitivement Paris ou je m’installe et je vis de ma musique.
“J’ai toujours su que tu reviendrais”