Difficile, quelquefois, de comprendre votre que veulent penser au public les artistes contemporains Abonnes

Difficile, quelquefois, de comprendre votre que veulent penser au public les artistes contemporains Abonnes

L’art contemporain, univers par nature ouvert sur le present, doit-il se concevoir tel un facteur determinant des orientations de notre agence ?

Cathy Bouvard : La toute premiere chose, c’est de ne point affirmer l’art contemporain. C’est d’abord de prendre contact avec celui-ci. Mes artistes – en tout cas, bien ceux avec lesquels nous essayons de bosser ici – tentent de nous readresser une propre complexite. Ils retraduisent des emotions, des pensees, des ressentis, des interrogations, dans un langage quelque peu en avance via rapport au notre. Et c’est la seule chose que nous devons accepter : etre interroges concernant tout votre qu’ils nous disent.

J’ai fonction de l’artiste n’a-t-elle pas toujours ete quelque peu celle-la ?

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– evidemment, la fonction de l’artiste ne change pas. Ce seront des champs explores qui different. Prenons un exemple, nos choregraphes travaillent bon nombre au milieu des arts visuels ; les mecs de theatre travaillent, eux, souvent, avec la danse. A votre niveau, on assiste a votre vrai decloisonnement. A nous de l’accepter. Car nous sommes, nous aussi, dans une societe De surcroit en plus complexe, qui possi?de besoin d’exprimer de diverses manieres ces complexites. Mes artistes se trouvent donc dans cette problematique-la, mais avec une acuite extri?mement heureusement bien plus grande que la notre.

A quoi ce qui tient-il ?

– Un artiste, evidemment, est doue d’une sensibilite particuliere. Complique, pourtant, de definir exactement votre qu’est un artiste contemporain. Est-il celui qui utilise des techniques contemporaines ? Pas toujours. Prenons un exemple, Christophe Huysman, avec lequel nous collaborons, collabore essentiellement via la parole. Qu’y a-t-il de contemporain dans ce que celui-ci fait ? Sans doute le fractionnement de une telle parole. Ce qu’il nous readresse, c’est le reflet de cette societe qui passe son temps a envoyer des messages dans l’integralite des sens et qui, au fond, fait peut-etre emerger du sens tout d’un tel comportement. Pendant quatre annees, Huysman a enregistre des repas qu’il prenait avec des amis, et il en a fait votre post de theatre. Le resultat est formidable, car finalement, dans un tissu de banalites qu’on s’adresse ainsi, l’artiste fera bouger l’acuite de les vies. De ce magma, survient le sens.

– N’est-ce nullement cette capacite de porter un autre regard via l’ordinaire qu’on appelle poesie ?

– evidemment. Je pense a un nouvelle artiste comme Alain Buffard, votre choregraphe qui possi?de ecrit sa derniere piece, Les Inconsoles, ici aux Subsistances . Cela a voulu travailler sur la sexualite des adolescents vis-a-vis des adultes : une interrogation qui habite maintenant la societe. Buffard a choisi de s’interroger sur la relation incestueuse. Il le fait avec ses techniques a lui : d’la danse contemporaine. Rien de didactique dans le discours. Seulement des interrogations et des evocations determinees en fonction de nos sensibilites. L’artiste nous tend 1 miroir au sein d’ lequel nous prenons des elements qui nous permettront de retisser une propre life, bien juste.

– Mes techniques nouvelles facilitent-elles une telle retransmission aupres du public que nous sommes ?

– Vous connaissez, ce que faisait Van Gogh a son epoque est terriblement irrecevable. Tout langage tres contemporain de la epoque reste difficilement recevable. Mais c’est ce qui, votre artiste ! Certaines pieces de theatre d’il y a quinze ans nous semblent tres lisibles, maintenant.

– l’auditoire s’eduque-t-il a l’art contemporain ?

– Toute creation contemporaine, a partir de l’instant ou elle ne s’exprime jamais dans un cadre qui sous-entend un bagage culturel, est entendable . Arretons d’avoir des dirigeants culturels qui n’invitent des artistes qu’en pensant a Notre capacite de reception du public. C’est une insulte faite a toutes les chefs d’entreprise ! Nous sommes parvenus, nous, a montrer des spectacles tres complexes, sur des terrains pourtant tres glissants. Je crois que tout cadre ouvert permet une plus grande comprehension. Apres, tous choisit de suivre ou non. Certes, on n’entend nullement bien de pallier coup. Le seul message a faire passer, c’est de dire au public : Venez voir, vous avez le droit de dire que vous ne comprenez nullement, mais laissez-vous toucher.

– Estimez-vous que celui-ci y a assez de place faite aux artistes, de nos jours ?

– Bien sur que non ! Qui plus est, nous sommes dans une spirale ou le politique nous exige : Combien de spectateurs ? Mes artistes n’ont gui?re le succes des footballeurs. Mais c’est normal car votre qu’ils proposent est plus complexe. En tout cas, ils paraissent nombreux. En France, en Europe et ailleurs, les propositions de premier ordre paraissent foison. Apres, evidemment, il va falloir apporter le moyen a toutes les artistes de vivre. Et ia est problematique.

– Peut-on resumer votre que veulent nous penser les artistes contemporains ?

– de nombreuses choses tres plusieurs. Mais peut-etre aussi, comme des artistes de forcement, ils nous readressent les questions fondamentales de l’homme : son lien a l’autre, le sens de le existence. Des questionnements de forcement. Je pretends que les artistes, meme desesperes, paraissent porteurs de la energie folle. Leur contemporaneite s’exprime a travers les questions qu’ils nous posent dans la liberte des liens qui nous unissent nos uns a toutes les autres, ainsi, sur notre singularite dans un monde En plus et puis norme . Ce qui nous attire i domicile, c’est l’authenticite de leur questionnement, un quete incessante d’energie vitale, pierre angulaire qui nous guide le plus.

Recueilli par Louis de COURCY

REPERES. Catherine Bouvard.

Cathy Bouvard a 37 annees. Depuis janvier 2004, directrice deleguee du laboratoire de creation artistique de Lyon Mes Subsistances, que dirige Guy Walter, elle a ete secretaire generale du Theatre d’une Croix-Rousse et journaliste.

Notre laboratoire Les Subsistances, qui, dans l’ancien couvent Sainte-Marie des Chaines des Visitandines, sur les bords d’une Saone, accueillera en octobre 2006 l’Ecole nationale des beaux-arts, se veut 1 lieu de travail Afin de des artistes contemporains de l’art vivant.

Danse, theatre et nouveau cirque paraissent donc les disciplines privilegiees exercees

dans ce batiment repense par l’equipe d’Atlas architectes, sous Notre direction de Jacques Lassagne. Dix-sept chambres, des ateliers, des salles de reunion ainsi que spectacle, un restaurant, seront foutu a Notre disposition d’artistes qui ne vont pas pouvoir pas forcement s’exprimer en circuits de production habituels.