Decryptages Notre devaluation de la livre libanaise rend inaccessible le paiement de medicaments et des soins hospitaliers, alors que des tarifs de remboursement de l’Assurance-maladie n’ont nullement ete ajustes.
Plusieurs associations tentent d’aider les patients, mais elles peuvent de moins en moins couvrir leurs frais.
J’ai silhouette chetive d’Ali Hamdane, engonce dans un pyjama chaud et une robe de chambre, son visage emacie coiffe d’un bonnet de laine se dessinent dans la penombre. Ereinte et amer, l’homme se calfeutre au vieil appartement qu’il loue au quartier de Chiyah, a Beyrouth, depuis qu’il reste sorti de l’hopital apres votre sejour d’un mois et 5 journees. « J’ai somme que j’dois payer reste inimaginable : 100 millions de livres libanaises (4 000 dollars au taux du marche noir). Si j’avais eu cette somme, j’aurais achete une maison. Plusieurs associations et des medecins ont fera des dons, il reste bien 21 millions a payer », confie le gardien de securite de 30 ans, dont le salaire mensuel n’est que d’un million de livres libanaises (LL).
Depuis cinq ans, Ali Hamdane a ete diagnostique d’un lymphome de Hodgkin, votre cancer des ganglions lymphatiques, de stade 4. Orphelin et celibataire, il avait jusqu’a present reussi a payer les seances de chimiotherapie ainsi que radiotherapie, ainsi que les medicaments qu’il te prend pour renforcer ses defenses immunitaires, supporter la douleur et, depuis peu, traiter son diabete. « Mon boss ainsi que des medecins et l’association Barbara Nassar m’aidaient a payer la part non remboursee par la Caisse d’assurance-maladie », dit-il.
Ali Hamdane chez lui au quartier de Chiyah, a Beyrouth, au Liban, le 25 novembre 2021. DALIA KHAMISSY POUR « L’UNIVERS »
Il a ete hospitalise en novembre concernant des douleurs au niveau de la rate, ou nos cellules cancereuses ont metastase, et une dechirure de l’intestin. Cela doit trouver 25 millions de LL supplementaires pour effectuer des seances de radiotherapie. « C’est J’ai toute premiere fois que je ne peux gui?re bien payer. Je ne pourrais plus demander a mon boss et aux medecins, je leur ai deja vide les poches. J’ai honte », confie Ali Hamdane.
« Prix inadmissibles »
Le secteur en sante fut entraine dans le naufrage financier et economique du Liban. Avec la devaluation une livre libanaise face au dollar, le prix des aliments pharmaceutiques et des equipements medicaux – pour la majeure partie importes – s’est envole. L’Etat, dont des caisses sont vides, ne pourra plus subventionner des importations. Les penuries se multiplient depuis l’ete. Mes soins et hospitalisations paraissent desormais factures au taux pratique sur le marche noir, alors que 
les caisses d’assurance maladie les remboursent bien au taux de change d’avant hurle, seize fois moins eleve. Et des Libanais, dont les salaires ne valent plus rien, n’ont environ quoi payer la difference.
Le nouveau ministre d’une sante, le docteur Firas Abiad, a obtenu d’une banque centrale (BDL) 1 budget pour maintenir nos subventions i propos des traitements anticancereux. Apres plusieurs mois d’arret, nos importations ont pu reprendre. « Le ministere a promis qu’il y aurait un budget de 25 millions de dollars par mois pour nos medicaments, et cela devrait couvrir les besoins estimes a 250 millions de dollars par an. Ca va deja mieux, mais il y a bien de nombreuses medicaments qu’on ne voit jamais au Liban. Et, meme quand nos patients n’ont que 5 % du prix a payer, ce qui est tres cher », se desole Hany Nassar, 1 ancien professeur de philosophie qui possi?de cree en 2014 l’association Barbara Nassar, a J’ai memoire de une defunte epouse. Parmi nos 28 500 adultes atteints de cancer au Liban, ils sont En plus en plus nombreux a la solliciter Afin de payer des soins et des traitements, et Realiser venir des medicaments de l’etranger.
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